Les travaux de 2012 ont révélé que le Gâtinais et les territoires limitrophes recèlent un potentiel intéressant en termes de variétés légumières. Asperge, pomme de terre sont les plus cités. Le cas du Cresson est particulier par l’importance de la production locale.
Le recueil des points de vue et suggestions des partenaires professionnels et/ou associatifs a été le point de départ d'un « état des lieux » avec une enquête sur les variétés légumières locales auprès des maraîchers et des jardiniers amateurs. Parallèlement une recherche documentaire est en cours.
Le but recherché était d’établir, sur le territoire du Parc élargi et en région Île de France (partie sud en particulier), un premier inventaire de variétés originaires ou traditionnellement cultivées dont la disponibilité est assurée et/ou dont la conservation n'est actuellement pas prise en compte au niveau régional.
Une liste d’espèces et de variétés a été établie à partir des signalements au cours de l’inventaire des vergers (nombre très faible), ainsi qu'à partir de documents d’histoire et des catalogues actuels de semenciers, et enfin par des contacts directs avec certaines structures partenaires.
Très souvent citée et signalée, la pomme de terre fait partie de l’histoire « récente » de certains secteurs du Gâtinais français.
Lors de la deuxième guerre mondiale et d’après l’association « Les amis du patrimoine du canton de La Chapelle-La-Reine » (Le passé présent, numéro 8, hors série) :
« Avec les restrictions alimentaires dues à la guerre, les citadins souffrent de sous-alimentation. Les usines des grandes villes recherchent des terrains libres à la campagne où on pourra faire des cultures maraîchères pour leurs ouvriers. Ainsi l'entreprise de couverture, plomberie et chauffage LEROUX, de Fontainebleau, a trouvé un terrain vacant d'un hectare à Amponville et demande au préfet, le 4 mai 1942, l'autorisation de le cultiver en cultures légumières pour les 88 adhérents du comité social de son entreprise ».
« L'entreprise DARU, de Paris 8e, fait une demande de cultures de pommes de terre sur un autre terrain de la commune d'Amponville, pour les 2 800 membres de sa coopérative. D'autres communes du canton ont certainement cultivé aussi des légumes pour des usines des villes voisines ».
LES SURFACES CULTIVÉES | |
1836 | 345 ha |
1859 | 456 ha |
1878 | 848 ha |
1892 | 1 057 ha |
1913 | 640 ha |
1936 | 568 ha |
RENDEMENT MOYEN À L'HECTARE | |
Vers 1850 | 55 q |
1892 | 114 q |
2000 | 100 à 300 q selon variété |
Ce nom n’a pas été trouvé en tant que tel, et aucun détenteur n’est identifié, mais un nom proche a été trouvé : Rouge du Loiret, avec des synonymes (à vérifier) comme Fausse Saucisse ou Étoile du Loiret, avec la description :
En revanche la pomme de terre saucisse rouge est citée et sa production est attestée dans le Loiret voisin. Saucisse du Gâtinais serait elle une appellation locale de la Pomme de terre Saucisse à peau rouge décrite dans le Vilmorin-Andrieux "Les plantes potagères" de 1891 et 1904 ?
On trouve sous ce nom une description d’une variété avec plusieurs synonymes (Pomme de terre généreuse, P. Merveille d'Algérie. Pertuis rouge (Algérie), P. rouge tardive, P. savonnette, P. Vitelotte belge.
« Tubercules aplatis, oblongs, de forme généralement bien régulière, longs de 0m,08 à 0m,12. sur environ 0m,05 de largeur ; peau lisse, d'un rouge assez intense ; yeux légèrement marqués, non enfoncés ; chair jaune, très farineuse; germe rose.
Tiges hautes, dressées, très vigoureuses, presque toujours rameuses, atteignant aisément un mètre de hauteur, carrées, légèrement ailées et très fortement teintées de rouge-brun ; feuilles grandes, composées de folioles très inégales, toutes ovales-arrondies, très réticulées, d'un vert foncé un peu grisâtre et terne ; fleurs violet pâle, en bouquets très nombreux et généralement entremêlés de feuilles. Graines très rares.
C'est une des meilleures variétés pour la consommation d'hiver et des plus employées à Paris à l'arrière-saison: elle est très tardive à germer. La chair en est un peu compacte et d'autant plus farineuse que la saison est plus avancée.
La P. de terre Saucisse résiste assez bien à la maladie proprement dite, mais souffre fréquemment de l'accident appelé la « frisolée », qui racornit le feuillage et les tiges au début de la végétation. C'est là son seul défaut. »
Dans le numéro 8 (hors série) de l’association « Les amis du patrimoine du canton de La Chapelle-La-Reine », l'asperge est nommée « un légume princier » !
Sa culture a été intensive en Gâtinais, en remplacement de la vigne, suite à la dévastation provoquée par le phylloxera dans les années 1880. Elle a persisté jusqu’aux années 1970 – 1980 dans les villages de Recloses, Larchant, Villiers-sous-Grez, atteignant 42 ha. Elle a donc été cultivée dans le canton pendant environ un siècle.
Elle est également citée dans des témoignages à Chavannes, Fleury-en-Biere… Elle a été effectivement observée, aux bords de quelques parcelles, lors des prospections pour l’inventaire des vergers.
Nous n’avons pas encore obtenu de témoignage ou de connaissances sur les variétés. Toutefois les observations préliminaires montrent une très forte ressemblance avec l’asperge d’Argenteuil. Compte tenu de la pérennité de la plante, cette hypothèse - même si elle exige vérification - semble plausible.
L’asperge était produite en « turion blanc » considéré comme plus tendre que l’asperge verte, alors considérée inférieure. Elle est comparée aux « asperges sauvages » qui, « n'étant pas buttées, ont des tiges entièrement vertes et beaucoup plus fines que les asperges cultivées ».