Une grande diversité fruitière

Pommes et poires
en Gâtinais français

La culture du pommier se développe en Seine-et-Marne à partir du début du XIXe siècle. Avec le développement de l'agglomération parisienne, l'approvisionnement en fruit de Paris devient prioritaire dans le nord du département.

Les variétés anciennes, considérées donnant des fruits de mauvaise qualité, perdurent et ne sont remplacées que sous la IIIe République. L'arboriculture se diversifie, d'autant que la crise phylloxérique sévit et contraint les vignerons à diversifier leurs cultures (fruits divers et légumes).

« Les poiriers, pommiers, cerisiers), etc. sont nombreux dans le pays de Bière, au sud-est de Melun, dans les villages du Gâtinais, etc. Ces arbres décorent agréablement les coteaux au printemps et pendant l'été et l'automne. […] »

Le Pays de Bière, les vallées de la Seine et du Loing, le Bocage du Gâtinais ont conservé leurs arbres à cidre.
Au sud du département, il existe quelques exceptions : Thomery, Montigny-sur-Loing et Bourron produisent des fruits pour Paris. Avec la crise phylloxérique, les vignes palissées le long des murs à Thomery et aux environs ainsi que le vignoble des bords du Loing régressent. Elles sont été remplacées par des arbres fruitiers donnant une production de qualité exportée vers le marché parisien. Le raisin a été remplacé par les contre-espaliers de Passe-crassane, Doyenné du Comice, Doyenné d'hiver, Beurré d'Aremberg, Pomme Calville et Reinette du Canada.

Aux bords du Loing, à Bourron-Marlotte et à Montigny-sur-Loing, on rencontre quelques plantations fruitières dont l'importance diminue en s'éloignant de la vallée de la Seine.

Dans le Gâtinais bocager voisin, la production fruitière l'emporte sur la production viticole : « Le sol de la commune de Courtenay et même du canton est presque partout couvert de pommiers et de poiriers à cidre qui sont une des ressources les plus précieuses pour le pays ». Et on cite : « les meilleures espèces pour les pommes: le Sebain, la Saulette, le Normand, le Rambourg, le Lockart; ‘sic) et pour les poires, la grosse et la petite Sauge, le Renard, le Normand, le Gros-Seing, le Saint-Loup ».

Un fruit très ressemblant à la poire « sauge », répandue dans le Gâtinais, a été repérée sur le territoire à plusieurs reprises. Elle doit faire l’objet d’une détermination précise.

« Le fruit appelé sauge est de grosseur moyenne, piriforme et un peu arrondi. Il a de 6 à 7 centimètres de longueur sur 5 à 6 centimètres de grosseur dans son plus gros diamètre, qui est plus rapproché de la tête que de la queue. Ce fruit dont la forme se rapproche de la poire appelée virgouleuse, s'arrondit légèrement vers la tête dans laquelle se trouve un œil enfonce dans une cavité; sa peau est verdâtre du côté de l'ombre, et très tiquetée de points gris; elle est d'un rouge violet du côté du soleil; la queue est fortement adhérante à la branche, et implantée obliquement sous une petite bosse; elle est presque droite, assez grosse, et a environ 3 centimètres de longueur. […]
Les poiriers de sauge sont généralement très fertiles, et portent presque tous les ans, parce que les fleurs, qui paraissent plus tard que les autres poiriers, ne sont point sujettes à la coulure » (Pierard, 1820).

La pomme Rouge de Bourron

Histoire de variété ou de production ? 

Le développement de la production de pommes dans le secteur sud-est du territoire est attesté depuis le début du XXe siècle. Les rares informations sur cette de pomme indique que la « variété » est apparue à Bourron au début du XIXe siècle et s’est étendue dans un secteur limité.

Henri Froment, dans « Histoire de Bourron-Marlotte de 1870 à 1914 » indique « Dans les vergers et en plein vent, on cultive en grand la pomme Rouge de Bourron ». Selon un almanach du temps, Bourron arrive à concurrencer Villiers-sous-Grez dans ce domaine.

Cette pomme a fait la richesse des cultivateurs de Bourron qui la vendaient sur le marché de Fontainebleau, et peut être sur le marché parisien.
A partir des données sur l’histoire de la commune de Bourron-Marlotte on peut lire « Elle était adaptée à un terrain sableux et pouvait se conserver après la cueillette automnale jusqu’au début du printemps ».

Aujourd’hui la « Rouge de Bourron » est encore présente dans les jardins, et certains vergers. Un travail d’un groupe de passionnés a vue le jour pour la sauvegarde de la « Rouge de Bourron ». 

Un contact avec Monsieur Tourte, à la Ferme du Fourchet, qui possède un petit verger de cette « variété », nous a permis de voir les arbres et obtenir des fruits pour la détermination. Selon lui, la « variété » serait une « création » de Monsieur Liébaut, ancien pépiniériste à Bourron-Marlotte.

Actuellement nous ne disposons pas de référence sous ce nom. Plusieurs échantillons apportés lors des journées organisées au Parc ont été observés. Certains montrent de fortes ressemblances  avec d’autres variétés rouges. Une multiplication est en cours pour une mise en culture comparative en 2017-2018.

Pommier savignien ou savinien ?

Ce pommier est apparu à une période inconnue. 
Nous ne connaissons que quelques arbres dans un petit verger à Recloses (77) dont proviennent les fruits pour le recensement. La parcelle a été plantée après la première guerre mondiale.

Beaucoup de citation du prénom Savinien dans le document sur l’histoire de Bourron-Marlotte, par un instituteur qui s’intéressait au développement agricole de la commune !

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La pomme "Rouge de Bourron" a fait la richesse des cultivateurs de Bourron qui la vendaient sur le marché de Fontainebleau, et peut être sur le marché parisien.