Une grande diversité fruitière

Les fruits, une ressource vitale

Depuis des siècles, agriculteurs et villageois ont cutivé des arbres fruitiers non seulement pour le plaisir et la gourmandise, mais aussi pour leur subsistance au quotidien.

A des niveaux très variés, presque toutes les espèces courantes se trouvent sur le territoire du Parc et ses environs. Pommier, Poirier, Prunier, Cerisier, Noyer, Pêche, Cognassier, Figuier et quelques rares abricotiers ont été rencontrés

Le poirier avait une place prédominante au début du XXe siècle. Il a été surpassé par le pommier en raison de sa fragilité pour le transport. Il a cependant gardé une place importante pour la transformation en cidre en particulier, lors de la régression de la vigne avec la crise phylloxérique. Le pommier, fortement présent depuis longtemps et on le retrouve encore très fréquemment et sous un nombre très élevé de variétés. Le développement de sa culture est aussi dû à son utilisation pour le cidre.

Le noyer avait une place particulière. Il était source d’huile et assez souvent utilisé comme arbre bornier.
Les pruniers présents sur le territoire seraient en grande partie issus de semis. L’identification des variétés n’est point aisée et particulièrement chez les vieux sujet. Ceci s’expliquerait par une utilisation en autoconsommation et en distillation, jadis fréquente.

Variétés fruitières

L’inventaire des vergers visait également à faire un point sur les variétés existantes dans sur le territoire du parc. L’objectif est de connaître la diversité variétale ancienne et actuelle.

Ce travail de long terme exige des répétitions d’observations.

Les pommiers en Gâtinais

En 1770, l'agronome du Gâtinais J-F Despommiers, introduisait la culture du pommier sur ses propriétés des environs de Chéroy. On doit au Comte d'Ourches l'introduction de la culture du pommier au sud de Montargis et il créa à Sainte-Geneviève-des-Bois une école où on enseignait « l'art de greffer ».

Pour l'arrondissement de Melun-Sud, les membres de la Société d'agriculture de l'arrondissement de Melun, interrogés lors de l'enquête de 1828, répondent en ces termes : "Les plantations en arbres à cidre et en arbres forestiers, réussissent à merveille et se multiplient tous les jours".

Une place importante du cidre apparait clairement.
Progressivement la culture des pommiers et la production de cidre se substitua à la production de poires à poiré !
Les poires utilisées autrefois pour la fabrication du poiré sont petites, moins facilement récoltés sur des arbres au port élancé. Le jus de ces poires était difficile à extraire. La récolte des pommes était plus facile que celle des poires : les pommes sont plus grosses, leur maturité est plus régulière, les arbres étant plus petits, elles peuvent être gaulées, ramassées, concassées et enfin pressées.

En savoir plus sur les pommes et poires en Gâtinais français…

Le choix des variétés

En ce qui concerne les pommiers, les agriculteurs avaient le choix entre :

  • les variétés à couteau (destinées à la consommation et à la vente, soit locale, soit vers la capitale) ;
  • les variétés à deux fins (pommes à cidre et pomme à couteau) ;
  • les variétés cidricoles ;
  • les vieilles variétés locales.

Les pommes à couteau se négociaient au meilleur prix, les fruits étant vendus sur le marché. En cas de mévente, les fruits restent sur le pré. L'expérience montre que les arbres fruitiers pour la table et les variétés à deux fins ne faisaient pas seules de bons cidres. L'acidité et l'âpreté des variétés à cidre amélioraient le goût de ce breuvage.

Entre les deux guerres, les pommes à deux fins et les pommes à couteau sont en concurrence en Seine-et-Marne. La Brie, proche de Paris, commercialise directement ses fruits. Quant aux Gâtinais du sud et l’orléanais, les fruits à deux fins étaient préférés.

En Seine-et-Marne, lors de l'enquête agricole de 1866, les enquêteurs constatent que les variétés à couteau remplacent peu à peu les variétés à cidre. Les premières donnent un produit plus profitable économiquement et trouvent à Paris un débouché facile et suffisant.
Entre les deux guerres, on observe qu’en Seine-et-Marne, en ce qui concerne les fruits à cidre, les vergers et plantations de pommiers comportent le plus souvent des pommes dites à "deux fins" et des variétés locales sans grande valeur cidricole. Il est alors proposé le regreffage des « variétés locales », considérées sans valeur, par des variétés amélioratrices ! On cite "Médaille d'Or", "Rouge de Trèves", "Peau de Vache".

Cependant, vers 1900, la partie sud-est du département de Seine et Marne (dont plusieurs communes se trouvent dans le périmètre du PNR du Gâtinais français) était une zone de production de fruits pour le marché de Paris. A titre d’exemple, 120 ha de cerisiers, pommiers et poiriers étaient cultivés à Fleury-en-Bière. Les cerisiers en occupaient une grande partie. Les terres proches des villages étaient exploitées en arbres fruitiers.

La production devait avoir un intérêt commercial tel qu’une pomme, la « Rouge de Bourron », est apparue au début du XIXe siècle et s’est étendue aux communes voisines de Grez-sur-Loing, Recloses et Villiers-sous-Grez. « Savinien » est un autre nom d’une variété de pomme locale qui n’a pas eu la gloire de la pomme « Rouge de Bourron ».

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Plus de 150 variétés de fruits ont été recensées sur le territoire du Parc.
De nombreuses variétés anciennes sont présentes dans les vergers de villages dont plusieurs sont en voie de remise en culture après des années de deshérence.